Katshka

« On y va quand même », acrylique, encres, crayons de couleur et vernis sur papier Kraft marron 275gr/m², 21 x 29,7 cm, œuvre n° 51, 2021
« On verra la prochaine fois », acrylique, encres, crayons de couleur et vernis sur papier Kraft marron 275 gr/m² 21 x 29,7 cm, œuvre n° 50, 2021
« Yen aura toujours », crayons de couleur, vernis et encre noire sur papier marron de 275g/m², 21 x 29,7 cm, œuvre n° 47, décembre 2021
« Celui du lapin », crayons de couleur, vernis et stylo à bille sur papier marron de 275 gr/m², 21 x 29,7 cm, œuvre n° 31, octobre 2021.
« Celui aux grandes cornes », crayons de couleur et stylo bille sur papier blanc de 160 gr/m², 14,8 x 21 cm, 06/21

Interview menée par Sophie LEPETIT

Sophie LEPETIT : « Katshka, d’où vous vient l’envie de dessiner ? »

KATSHKA : « J’ai toujours dessiné. Je voulais sortir ce qu’il y avait dans ma tête et le rendre concret, réel, palpable en le couchant sur une feuille. Pourtant, chaque fois que je dessinais, je jetais mon dessin quand j’estimais qu’il était abouti. Comme si je voulais effacer mes pensées. Je faisais ça quand j’étais seule. Mais un jour, c’était en 2021, une blessure m’a immobilisée physiquement. Entourée de mes proches, ceux-ci en voyant mes dessins m’ont encouragée, à ne plus les supprimer. Je les ai donc gardés et moi-même j’ai commencé à vraiment les regarder. C’est à partir de là que les idées abstraites sont devenues des choses concrètes. Et c’est comme ça que j’ai donné vie à des animaux morts.

SL : « Avez-vous u une formation artistique ?

: « Pas du tout. J’ai une formation universitaire en logistique et transport. »

SL : « Comment commence-t-on un dessin ? »

K : « Je sais pas, je n’y pense pas. Je pense d’abord à un animal et le reste se fait. »

SL : « Où et comment travaillez-vous ? Avez-vous un atelier d’artiste ? Quels sont les matériaux que vous utilisez ? Quelle est la fréquence de vos créations ? »

K : « Je dessine chez moi, dans la chambre d’amis/dressing/fourre-tout. Je me suis fait un petit coin et je dessine quand je peux, quand j’ai le temps, le plus souvent possible. C’est souvent 30 min par ci et 20 min par là. Jamais assez. En ce moment j’utilise un support papier. Je l’aime foncé, épais et granuleux. Mais j’aime beaucoup tester, un peu au hasard de ce qui me passe sous la main. »

SL : « Quelle est votre vie à côté de la peinture ? »

K : « A côté de ça, je travaille dans les forces de l’ordre. Je passe beaucoup de temps sur les axes routiers. En dehors du travail j’aime me balader dans la nature, être avec mes chiens, faire des sports de montagne et surtout je pratique l’haltérophilie qui est une véritable passion pour moi depuis plusieurs années maintenant. »

SL « Y a-t-il des personnes qui ont marqué votre vie d’artiste ? D’autres artistes, des membres de votre famille, des amis, des professeurs…?

K : « Mon père. Parce qu’il a toujours créé. J’ai toujours admiré la richesse de son univers et son imagination débordante. Ensuite, ce que je dessine ne sont pas des personnes à proprement parler… La nature m’inspire beaucoup, j’aime tout ce qui est organique. Je suis aussi très admirative des peintures rupestres que l’on peut trouver entre autres en France et de l’art aborigène australien. »

SL : « Qu’est-ce qui vous rend heureuse ? »

K : « Ce qui me rend heureuse, c’est quand la vie est lente et simple. J’aime aussi regarder la nature changer, évoluer au fil des saisons, contempler tout ce(ux) qui la peuple(nt). Je suis également heureuse quand le ciel est dégagé la nuit et que je peux l’observer. Et même une fois les yeux fermés je m’imagine les étoiles, la lune et l’univers tout entier, ça me procure un sentiment de plénitude. »

SL : « Et qu’est-ce qui vous rend triste ? »

K : « La fragilité du monde et de ce(ux) qui le constitue(nt), par la fugacité des instants que l’on vit. Tout ce qui me rend heureuse me rendra triste à un autre moment. Et vice versa. »

SL : « Avez-vous le sentiment que vous dessinerez toujours ?

K : « C’est certain oui. Et si ce n’est pas le dessin, ce sera une autre technique. Je ne sais pas comment évoluera mon esprit. »